ÉTAPE 1 : SE PERDRE DANS LE GRAND BAZAR DE KARAKOL UN JEUDI MATIN


ÉTAPE 2 : SYMPATHISER AVEC UN BOUCHER (Adilet) QUI NOUS ABORDE EN ANGLAIS DEPUIS SA BOUTIQUE


ÉTAPE 3 : SE FAIRE INVITER CHEZ SES PARENTS ET PASSER LA NUIT CHEZ LUI AU BARBECUE D’ANNIVERSAIRE DE SON PÈRE


ÉTAPE 4 : OBTENIR LA PROMESSE DU BOUCHER DE NOUS AIDER À ACHETER LES CHEVAUX


ÉTAPE 5 : LE JOUR J 

Mathilde


8h30 rendez-vous devant l'hôtel avec Adilet. 


Il débarque, un peu en retard, avec sa vieille voiture brinquebalante, pleine de bruit et de poussière. Il klaxonne et on monte: direction le bazar. Sur la route, on lui montre fièrement tous les dollars qu'on a galéré à retirer hier. Il explose de rire « Mais qu'est-ce que tu crois qu'ils vont en foutre les villageois de tes dollars? » Pas bête... Comme on est dimanche et qu'il est tôt le matin, on tourne un peu avant de trouver un bureau de change ouvert. On atterrit dans le bureau de sécurité d'un grand magasin à échanger nos liasses de dollars contre encore plus de soms avec deux grands-mères. 


Une heure plus tard, on fait notre entrée au bazar. Il y a des Kirghizes, des touristes et des animaux attachés de tous les côtés. C’est bruyant, poussiéreux et ça bouge dans tous les sens. On a à peine le temps d’observer et de se repérer qu'on s'approche du coin des chevaux. Premier cheval devant lequel on passe, Adilet me pose dessus. Trop maigre, trop excité, trop jeune. On s’éloigne vite des Kirghizes qui essayent coûte que coûte de nous convaincre d’acheter leur jument. 


On tourne encore quelques minutes, avant de repérer Le vieux. À peine s’approche-t’on qu’Adilet me pose sur le cheval. Je m’éloigne faire un tour. Quand je reviens, je découvre avec surprise qu’un énorme attroupement s'est créé autour de Thibault et Adilet. C'est vrai que ce n’est pas courant que des touristes viennent pour autre chose que prendre des photos. Et puis, comme on comprendra un peu plus tard, ça doit être la première fois pour beaucoup de Kirghizes qu'ils voient une une femme sur un cheval. Je fais un sourire à Thibault, celui-ci comprends. Je laisse les deux hommes passer aux choses sérieuses. C’est Adilet qui négocie. Sa technique est de raconter à tout le monde qu'on a pas d'argent pour les attendrir et qu'on veut aller jusqu'au Kazakhstan pour les impressionner. Lorsque Adilet semble satisfait du prix, Thibault sort les liasses de billets de son porte-monnaie devant tous les curieux. En 5 minutes top chrono après être arrivé, on a notre premier cheval. Nous qui craignons de ne pas y arriver, ça va finalement très vite. On l’attache dans un coin et on repart à la chasse. 


Je repère les chevaux qui me paraissent corrects, Adilet demande le prix ou me prévient si ce n’est pas un étalon ou si c’est un cheval pour manger. On trouve rapidement le deuxième cheval mais on galère un peu plus pour le troisième. La troupe de Kirhiz curieux nous suit partout et de nombreux vendeurs nous attrapent par le bras pour qu'on essaye leurs chevaux. C’est un peu oppressant, mais on finit par trouver notre cheval blanc.


« Et qu'est-ce que vous allez en faire de vos cheveux maintenant ? ». Les ramener en plein centre-ville, dans notre hôtel avec un tout petit jardin ne nous semble pas du tout être une bonne idée. « Et le matériel ? Et les fers ?» C’est allé tellement vite, qu’on a pas eu le temps de penser à tout. « Ok, c’est bon je m’occupe de tout »

Comme la plupart du temps depuis notre arrivée dans ce pays, on se fait trimballer par un kirghize qui sait beaucoup mieux que nous ce dont on a besoin. Sans eux on ne serait vraiment pas aller très loin dans notre voyage !